Al-Biruni (973 – 1048)
Mohamed Ibn Ahmed Abu al-Rihan al-Biruni al-Khuwarizmi, est né en 973, dans un faubourg de Khwarezm, en Perse (Ouzbékistan actuellement). La date de sa mort n’est pas connue avec précision, mais selon toute probabilité, elle serait survenue en 1048.
Al-Biruni était un savant en mathématiques, sciences naturelles, astronomie, médecine, philosophie, soufisme et en religions. Il était aussi historien, linguiste et homme de lettres, mais en dépit de ses connaissances qui portent sur tous les domaines du savoir en son temps, c’est surtout sur les mathématiques et I’astronomie qui polarisa son attention. D’éminents orientalistes le considèrent parmi les plus grands savants musulmans de stature internationale. Reconnaissant son prestige international, I’historien Georges Sarton affrrme : « Al-Biruni était à la fois un explorateur, philosophe, mathématicien, astronome, géographe et un savant encyclopédique, Il est l’une des plus grandes figures de I’Islam et parmi les savants les plus illustres de tous les temps ».
Nulle source ne parle de la famille d’Al-Biruni, de son enfance ou de l’éducation qu’il a reçue au commencement de sa vie. L’on sait seulement qu’il a eu trois professeurs, à savoir, Abu Nasr Ibn Iraq, Abu Sahl ibn Yahia le Chrétien, et Abu al-Hassan Ibn Ali al-Jabali. Il était, en outre, le contemporain du célèbre médecin Ibn Sina avec lequel il avait entretenu un échange épistolaire sur des sujets variés. Il maîtrisait plusieurs langues, notamment le grec, le sanskrit, le persan, I’hébreu, en plus de I’arabe. A vingt cinq ans, il quitta pour Djurdjan où il demeura plusieurs années à la cour du Sultan Abu al-Hassan Qabous ibn Ushamkir, avant de retourner dans son pays de Khwarezm. Il entra ensuite au service de Abu al-Abbas al-Maamoun ibn al-Maamoun, dernier prince Fatimide. Le sultan Mahmud le Ghaznevide, ayant conquis le Khwarezm, attacha al-Biruni à sa cour, I’amenant avec lui en Inde à chacun de ses très nombreux voyages.
Al-Biruni, dit-on, resta longtemps en Inde où il étudia la culture, les sciences et les connaissances de ce pays, de sorte qu’il devint le savant musulman le plus versé dans I’histoire de l’lnde et de ses sciences. Il aurait aussi transmis, vraisemblablement, aux Indiens les sciences grecques et arabes.
Contributions scientifiques.
On reconnait à Al-Biruni ses nombreuses contributions aux diverses sciences. Il a entre autres, déterminé avec précision les lignes de longitude et de latitude. De même qu’il a cherché à savoir si la terre tournait, ou non, sur son axe. Il a effectué des recherches sur les poids spécifiques et évalué la densité précise de 18 types de pierres précieuses et de métaux. D’autres recherches ont abouti au résultat que la vitesse de la lumière est plus grande que la vitesse du son. Il a, en outre, expliqué la méthode de création des sources naturelles et des puits artésiens selon le principe hydrostatique. Il a décrit également les créatures anormales, comme, par exemple, les « frères siamois ». Al-Biruni était le plus brillant mathématicien de son temps, comme l’affirme Smith, dans la première partie de son ouvrage « Histoire des Mathématiques ». Mais il s’est occupé également d’astronomie, s’attachant à l’étude de l’aspect de l’univers et des lois des étoiles. Il a élaboré une méthode permettant de calculer la circonférence de la terre, connue chez les savants occidentaux comme la « Règle d’Al-Biruni ». Il a, en outre, décrit les phénomènes du crépuscule, de l’éclipse du soleil et autres phénomènes naturels, et fait mention de la rotation de la terre autour de son axe. Il était aussi expert en trigonométrie, et parmi ceux qui se sont attelé à la triple division de I’angle. Al-Biruni se distinguait par son esprit scientifique, sa fidélité à la vérité, ainsi que sa précision dans la recherche et l’observation.
Si l’observateur conserve encore quelques doutes sur l’incurvation de la terre, reportons-nous pour confirmation d’un autre argument, à savoir son ombre. A objet rond, ombre circulaire. Si l’on observe l’ombre de la terre projet de sur la lune, on s’aperçoit que ses bords sont arrondis, surtout lors d’une éclipse totale ; on peut alors voir presque toute la circonférence terrestre projetant son ombre ainsi que sa sphéricité. Il ne peut donc y avoir de doute quant à la forme de la terre : elle est ronde de tous cotés.