Histoire

L’ histoire de notre  pays  est très ancienne. Beaucoup de dynasties régnaient sur sa terre. Dans l’antiquité notre pays a joué un grand rôle dans la civilisation mondiale. L’Ouzbékistan se trouve  au cœur de l’Asie centrale. L’Ouzbékistan est une contrée de civilisation ancienne.C’est un centre  de grandes routes de communication et de commerce. Aujourd’hui, notre  pays indépendant est épris de liberté, marche sur son propre chemin et affirme son identité propre.

Préhistoire

L’Ouzbékistan est une des plus anciennes régions peuplées de l’Asie centrale. Des hommes  sont  arrivés sur le  territoire  de l’Ouzbékistan en 100.000 et 300.000 ans avant notre ère au paléolithique moyen. Les archéologues ont découvert dans la région de Samarcande un campement d’hommes primitifs. L’âge de ce campement dépasse cent mille ans. Au sud de l’Ouzbékistan on a découvert le crâne et les ossements d’un Néanderthalien et de remarquables peintures rurales. L’homme primitif traça des scènes de chasse  sur les parois de la grotte de la région Sherabad. On a  trouvé aussi des vestiges d’hommes primitifs dans les environs de Tachkent, au Khorezm et en Karakalpakie.

L’âge du bronze

A l’âge du bronze  entre 2200 et 1700 av. J.C., une civilisation bactro-margienne ou la civilisation de l’Oxus (Amou-Daria) existait au sud de l’Ouzbékistan et du Turkménistan. Elle avait des  relations  avec la civilisation de la vallée de l’Indus. Son peuple était  un mélange de peuples locales  et d’Indo-Aryens venus de la Russie occidentale. Selon les trouvailles des sites archéologiques de Djarkoutan et de Mollali Tépé nous savons que les habitants de ce pays fabriquaient des poteries, construisaient des maisons pour 100-125 habitants et cultivaient le blé et l’orge. Des vestiges de canaux d’irrigation conservés se rapportent  à fin du II millénaire et au I millénaire avant notre ère. Dans les régions d’’Andijan, de Sourkhan-Daria et de Boukhara  on a trouvé des objets de bronze, divers ustensiles,  de la vaisselle d’argile.

À partir de 1700 av. J.-C., les Indo-Aryens ont  migré vers l’Inde. Les Sogdiens, tribus de pasteurs nomades iraniens se sont installés en Ouzbékistan et  se sont  sédentarisés.

Une autre culture, la culture  de Tazabagyab, apparaît vers 1500 av. J.-C près de Khorezm  au sud de la mer d’Aral. Ses habitants  ont inventé les  premiers chars de guerre à deux roues, tirés  par deux chevaux. Ils vivaient dans des villages, cultivaient la terre et élevaient des animaux. Ils fabriquaient des armes et des outils en bronze.

Bactriane, Sogdiane, l’Empire achéménide

Des Etats très anciens : le Khorezm, la Sogdiane, la  Bactriane se trouvaient sur le territoire actuel  de l’Ouzbékistan. Les Sogdiens habitaient  dans la région de Samarcande et de Boukhara. Les terres des Bactriens se trouvaient plus au sud, entre l’Ouzbékistan du sud et Afghanistan du nord. Sa capitale était Bacytres (actuelle Balkh).

Samarcande (Maracanda en grec) fut fondée par les Sogdiens  au Ve siècle avant J.-C.

Le zoroastrisme s’est développé en Bactriane. Selon cette religion Ahura Mazda était  le plus puissant des dieux. Les rites et des sacrifices rituels d’animaux étaient réalisés par des mages du culte du feu purificateur. Zarathoustra, appelé autrefois Zoroastre était fondateur du zoroastrisme. Il serait né vers l’an 1000 av.J.-C. au Khorezm. Le zoroastrisme glorifie le dieu du bien Ahura Mazda et la lutte Spenta Manyu, l’esprit saint contre le destructeur Ahriman. Selon le zoroastrisme, l’univers se compose de la lutte du  Bien et du  Mal, opposés  comme le jour et la nuit, le chaud et le froid. Les plus populaires  divinités en Asie centrale étaient Mithra et Anahita. L’Avesta est  le livre sacré zoroastrien. Il  contenait des textes sacrés, les gâthâs, les poèmes liturgiques composé  par Zoroastre. Ces textes datent  du II ͤ millénaire avant notre ère. Ils étaient transmis par les mages oralement, puis  ont été transcrit à l’époque sassanide. Après, ils se sont perdus. Les textes actuels datent du XIII ͤ siècle. Le zoroastrisme était pratiqué en Sogdiane et Bactriane. Il existe des ruines des temples zoroastriens en Karakalpakie. On suppose que des Scytho-Sakas  sédentarisés sont les ancêtres des  Sogdiens. Autour de la mer d’Aral, habitaient les tribus nomades des Sakas (ou Saces) et des Massagètes. Les Massagètes étaient de vaillants guerriers et cavaliers. Ils ne se séparaient jamais de leur cheval et de leur arc. Sous  le règne de la reine Tomyris ils assassinèrent le roi perse Cyrus I. Tomiris et Shirak sont les héros nationaux de cette époque. Les femmes jouaient chez eux un rôle important. Selon les données de l’’historien grec Hérodote (Vle au V e siècle av. J.-C.) il y avait une armée de femmes soldats  appelées Amazones. Elles coupaient leur sein droit  pour mieux tirer à l’arc. Ces femmes  formaient une élite sociale. Les femmes des tribus nomades combattaient contre des ennemis à côté des hommes.

Les habitants de la Bactriane, de la Sogdiane et du Khorezm (Kwarezm) irriguaient  les vallées de Syr-Daria, Amou-Dara et Zerafchan. Ils habitaient dans les communautés, pratiquaient l’artisanat sur métaux et le commerce. Dans les  déserts et montagnes ils menaient la vie nomade.

La cité d’Afrasiab près de Samarcande fut fondée en 500 av. J.-C. On y a trouvé des pions d’échecs. Ce sont les plus vieux pions d’échecs connus du monde. Ils   se trouvent  dans le  musée de son site archéologique. Les peintures murales à Afrasiab sont célèbres. Selon les légendes  Afrasiab a fondé  cette  ville  légendaire.  Il était le  roi de tous les Tourans. Les Tourans sont les  ancêtres des Hephtalites et des Qarakanides (Karakhanides). De 545 à 540 av. J.-C. Cyrus II, fondateur de l’Empire perse,  a conquis l’Asie centrale. Au VIsiècle  avant notre ère la Bactriane, la Sogdiane, le Khorezm et la Parthie deviennent des provinces (les XI, XV et XV satrapies) dans l’Empire Achéménide.

Alexandre le Grand et les Séleucides

En 330  av. J.-C. l’Asie centrale  a été conquis par Alexandre le Grand. Il fonda une ville sur l’Oxus (Amou-Daria). Cette ville  porte  actuellement le nom de Termez. Elle est la ville la plus méridionale de l’Ouzbékistan.

À Maracanda , actuel Samarcande, Alexandre le Grand épousa Roxane. Elle était  la fille d’Oxyartes, chef sogdien  local. Alexandre le Grand  profita de son mariage pour vaincre la résistance populaire en Sogdiane. Spitaménès est un  héros national des peuples de l’Asie centrale. Il dirigea la lutte contre Alexandre le Grand. Quand Alexandre le Grand  était aux bords de Syr- Daria, Spitaménès souleva les Sogdiens à la rébeillon. En 329, Spitaménès a pris Samarcande. En apprenant cette nouvelle, Alexandre le Grand revint en hâte  pour écraser  cette révolte. Après une lutte acharnée, Spitaménès s’enfuit vers le Khorezm. Les restes de l’armée de Spitaménès luttaient contre des envahisseurs  en Sogdiane et en Bactriane. Il existe différentes légendes concernant la mort de Spitaménès. Selon l’une d’entre elles, les propres commandants de Spitaménès le tuèrent et offrirent sa tête à Alexandre Le Grand. Selon une autre, la femme de Spitaménès le tua et offrit sa tête à Alexandre le Grand en  croyant à la promesse  d’Alexandre  de se marier avec  elle. Mais  le souverain du monde  ne tint pas sa promesse. Alexandre fait marier 10 000 Grecs à 10 000 Orientales en 324 av. J.-C. à Suse. En 323 av. J.C.  Alexandre quitte Maracanda pour conquérir la citadelle à la place de l’actuelle Tachkent. Sur Jaxartes (Syr-Daria), il fit construire une ville- forteresse  nommé  Alexandrie Eskhaté (extrême). Il construisit  aussi sept villes-forteresses. Toutes ces villes s’appelaient  Alexandrie. Après la mort d’Alexandre en 323 av. J.C. son général  Sélecos I Nikator devint le maître de son empire. Sélecos I Nikator fonda de la dynastie des Séleucides. Sous le règne de Sélecos II, l’Etat  des  Séleucides s’affaiblit. Vers 250, Diodote I fonda le  royaume gréco-bactrien autour de la Bactriane.

Les invasions des nomades

Aux I e siècle av. J.-C. et II e siècle après J.-C. l’ Etat gréco-bactrien déclina. Des Yuezhi, des peuples nomades venus de Chine ont envahi le royaume gréco-bactrien. Les Parni,  connu dans l’histoire sous le nom des Parthes occupèrent en 247 avant J.-C.  la partie Ouest de la Bactriane (entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan actuels), les terres des Sakas (ou Saces). Leur capitale était Nisa, dans l’actuel Turkménistan. Les Sakas partirent vers l’actuel  Afghanistan où régnaient des Yuezhi depuis 126 av. J.-C. L’empire  des Kouchans, peuple d’origine turque, fondé au Ie siècle av. J.-C.comprenait le nord de l’Inde et l’Asie centrale.  Sa capitale Kapisa  se trouvait près de l’actuelle Bagram en Afghanistan. L’empire des Kouchans était l’une des quatre puissances de l’époque avec Rome, la Chine et Pathe. Sous le règne de Kanishka, l’État kouchanien atteignit son apogée.Le commerce, l’art, la culture étaient très développés. À cette époque, les religions comme le zoroastrisme, le bouddhisme, christianisme, manichéisme cohabitaient dans l’Asie centrale. Les Kouchans ont importé le bouddhisme en Asie centrale. Sous les Kouchans  les arts hellénistiques de l‘Orient ont été développé.

Les Sassanides perses et les Huns blancs (Hephtalites)

Aux III e et IV e siècles, les Sassanides tentaient de conquérir la Transoxiane. À la fin du IV e siècle les Huns, les Chionites (les Huns rouges ) et les Kidatites établirent leur domination. En 427, le roi sassanide  Vahram V (“Vahram Ghûr”) écrase les troupes nomades des Huns blancs (Hephtalites), et ajoute leurs terres  à l’empire  perse. En 442 son fils Yazdgard II Sipahdost   écrase   le royaume kidarite. La Transoxiane était sous la dominion de la  dynastie des Sassanides pendant plus de quatre siècles. Peroz, le fils  de l’empereur sassanide YazdgardeII, à  l’aide des  Hephtalites écrasa l’armée  de son père et devint empereur de la Perse en 459-484. Les Hephtalites étaient très cruels. Des gens tremblaient de peur  sur la simple mention  des  leurs noms. Les Hephtalites adoptèrent la langue sogdienne, se sédentarisèrent et régnèrent sur les Sogdiens. On suppose que  les Huns blancs sont  les premiers ancêtres du  peuple ouzbek. Pendant une grande bataille de  huit jours, près de Boukhara, entre 560 et 563, les Hephtalites  furent écrasés par les Kokturks.

Le Khanat des Kokturks 

À la fin du VI e siècle, en 552 les Turcs ont créé leur empire, le Khanat turc, fédération de tribus turques. En 576, Mugan (Muhan), le fils du khan turc Bumin, succéda à son père Istami. Pendant le règne du  khan des Kokturks Tardu, fils d’ Istämi , l’empire des Kokturks se divisa en deux États. L’Etat  des Turcs orientaux en Mongolie était  dirigé par Nivar, frère de Mugan. L’Etat des Turcs occidentaux comprenait  les Tian Shan, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan oriental et  était dirigé par Tardu. Des tribus vassales, les Qarluq, se révoltèrent, et tuèrent Tong, son frère.  Les Turcs occidentaux perdirent leur unité. En 657, presque toute l’Asie centrale tomba alors aux mains des Chinois. Sous les Turcs, l’artisanat sur métaux (or, argent, fer, plomb, cuivre, etc.), l’écriture et la production du coton et de la soie se développèrent. Au cours de siècles suivants dans les villes comme Afrasiab, Pendjikent, Varakhcha apparût un mélange ethnique de nomades turques et de Sogdiens.

Les Arabes

Au VIII e siècle les Arabes envahirent l’Asie centrale. Ils l’appelaient « Ma-Wara-al-Nahr », le pays derrière le fleuve. Avec l’invasion arabe, la vie de cette région changea et malgré la résistance générale, peu à peu l’islam devint la religion principale. Les Sogdiens convertis  à l’islam étaient exemptés d’impôts. Le décret de la  circoncision obligatoire et de la  bonne connaissance du Coran devint la cause des nombreuses révoltes de la population contre le califat arabe. En 720 et 721, les Sogdiens détruisirent la garnison arabe de Samarcande avec l’aide des Turcs. Ils se révoltèrent sous la conduite de Divashtich, roi de la cité orientale de Panjikent  et une partie de révoltés  se réfugia dans la forteresse d’Abargar, située sur le mont Mug. De nos jours, sur ce mont, sur la rive gauche du Zeravshan, les archéologues ont trouvé de nombreux documents concernant  la  vie de la société sogdienne.

Les Arabes assiégèrent  la forteresse, Divashtich fut obligé de  se rendre. Il fut exécuté à l’automne 722  sous l’ordre d’ al-Harashi, nouveau gouverneur du Khorassan. En 728, Boukhara se  révolta. Elle tomba en été  de 729, après plusieurs mois de durs combats. Malgré la répression des  Arabes, la résistance des Sogdiens ne s’arrêta pas. Lors de la bataille de Talas contre les Chinois en 751, les Arabes font prisonniers de nombreux Chinois et apprirent  ainsi le secret de la fabrication du papier. Samarcande devient  le premier centre de production du papier du monde musulman.

Les insurrections ont eu lieu en 720-722 en Soghdiane, en 734-737 en Sogdiane et au Khorassan et en 747-750 sous la direction de Abu Muslim, en 801-802 et en 806 partout dans  Ma wara’un -Nahr. À l’époque des Califats  arabes, dans les grandes villes de Samarcande, Binkent (Tachkent), Termez et Boukhara  se  développent l’artisanat, le  commerce  et des techniques d’irrigation. De 750 à 850, la science dite “arabo-musulmane” atteint son sommet.

Dès le IX e siècle, la  majeure partie des écrits de la Grèce était traduit en langue arabe. Le philosophe al Farabi ( 872-950) est né en Transoxiane, le second maître (le premier maître est  Aristote) joue un grand rôle dans la science de cette époque. Il est célèbre par ses notes sur la Métaphysique d’Aristote.

Al-Khorezmi était le  grand mathématicien, astronome, géographe d’une grande renommée, auteur des bases du système d’équations du premier et du second degré et d’une partie des mathématiques modernes, inventeur des principes algébriques. Il  a donné son nom à l’algorithme. Il naquit vers 783 à  Khiva. Ses travaux, surtout « Le Traité sur l’heure solaire » et »Les Tables astronomiques » ont été traduits au Moyen âge en latin.

L’astronome célèbre al-Fergani (805-880) naquit à Ferghana. Sous sa direction, on a construit deux observatoires près de Bagdad et Damas.  Mouhammad al Boukhari (Imam Boukhari (810-870), célèbre érudit musulman sunnite d’origine persane, est né dans  la ville de Boukhara.

Les Samanides

À la fin du premier quart du IX e siècle la puissance des Arabes  commence à s’affaiblir. Après les dynasties takhiride et saffaride   toute  l’Asie centrale et  le Khorassan passent  sous le pouvoir d’Ismaïl ibn Akhmad Samani. Boukhara devient sa capitale et le centre de l’enseignement islamique.

Les relations économiques avec le Proche-Orient, l’Europe de l’Est et la Chine se développèrent. Sous le règne des samanides la langue perse (farsi) et la langue arabe étaient les langues officielles. Au  X e siècle Boukhara a connu son apogée. Les étudiants du monde musulman préféraient  faire leurs études à Boukhara. Sa célèbre bibliothèque royale comprenait 45.000 volumes. À l’époque des Samanides, la culture, la science, le commerce se développèrent. Sous l’ordre des Samanides on construisit divers canaux, le  barrage de Yaqsar, près de Samarcande en est un exemple. On produisait  du verre et d’une céramique de grande qualité. Le papier de Samarcande surtout le papier nommé »quogosi abrechimi» était célèbre par sa qualité et par sa finesse.

Aux  IX e et XII e siècles  la culture et la science se développèrent. Le grand médecin et philosophe Avicenne (Abou Ali Ibn Sina), est né  près de Boukhara, dans le village Afchona en 980. A 17 ans il réussit à guérir le prince samanide de Boukhara, Nuh ibn Mansur. Il est l’auteur d’œuvres comme « Le livre de guérison », « Les lois de la médecine ».  il est mort en 1037.

Le savant encyclopédiste, al-Biruni naquit en 973 dans un faubourg de Kath, près de l’actuelle ville ouzbèke d’Ourgentch. Il est  auteur de plus de 150 œuvres sur la philosophie, l’histoire, l’astronomie, la géologie, l’ethnographie.

Les Karakhanides, les Seldjoukides turcs et les Khorezm-Shahs perso-turcs

La dynastie turque des Qarakhanides (Karakhanides) renversent les Samanides vers 999 et envahissent Boukhara et Samarcande. Cette dynastie  a régné sur l’actuel Ouzbékistan de la fin du Xe siècle au 1212. En 920, Satuq Bughra a fait convertir collectivement les Karakhanides à l’islam. À cette époque les Gaznavides s’emparaient du Khorassan et du Khorezm. En 1040 le sultan seldjoukide, le chef des tribus des Turcs mit fin  à la puissance des Ghaznavi. Les Seldjoukides, une autre dynastie turque d’Asie centrale ont écrasé des Karakhanides en 1040. Et  le royaume des Karakhanides fut divisé en deux : le royaume occidental et le royaume oriental. Boukhara  devint la capitale le royaume occidental, en 1042 sa capitale se déplaça  à Samarcande. Le royaume oriental était gouverné depuis Kachgar. Sous les Karakhanides l’art et l’architecture se développa en Transoxiane. Muhammad II (1102-1130) a fait construire le minaret Po-i-Kalân (Kalyan) à Boukhara. En 1089, Boukhara et Samarcande ont été occupé par  les Seldjoukides. De 1124 à 1218, la vallée de Fergana se retrouva dans la possession des tribus de Kara-Khitans.

Le souverain khorezmien Ala-ad-Din Tekech (Takash) (1172-1200) conquis la  Perse en 1194. Il  détrôna  le dernier sultan turc de dynastie seldjoukide  Tuğrul ibn Arslan, gouverneur d’une partie de Transoxiane. Le khorezm-shah  Ala ad-Din Muhammad détruit en 1212 l’État des Karakhanides avec sa capitale Samarcande. L’armée du khorezm-shah  pilla Samarcande trois jours durant. Le khorezm-shah envahit tout le territoire de cette région. Ainsi, au début du  XIIIe siècle, l’Etat de chorezmchah était  l’un des pays les plus importants de la région.

Les Mongols, les Tchaghataïdes et les Barlas

Le règne des khorezm-shahs  n’a pas duré longtemps. En 1219, le gouverneur khorezmien d’Otrar sur le Syr-Daria  assassina une caravane de marchands-espions envoyés par Gengis-khan. Les ambassadeurs envoyés par Gengis khan pour demander des explications, ont été tués aussi . Après des luttes acharnées, en 1220, les Mongols conquirent l’Ouzbékistan  actuel. Ils ont détruit les principales villes comme Samarcande, Boukhara et Tachkent. Gengis khan fut impitoyable avec les villes assiégées. Il massacrait la population des villes qui résistaient. Plus de 150 ans la Transoxiane resta  sous l’occupation mongole. Gengis Khan partagea son empire avec ses quatre fils. L’actuel Ouzbékistan se retrouva dans les mains de son deuxième fils, Tchagataï (Djagataï). Il  est le fondateur  de la dynastie des Djaghataïdes.

Le khanat de Tchagataï, fut fondé en 1219. Cet  Etat turco-mongol comprenait les quatre pays actuels de l’Asie centrale, le sud du Kazakhstan, l’ouest du Xinjang chinois et le nord de Afghanistan. Le khanat de Tchagataï a existé de 1229 à 1347. Dans la première moitié du XIV e siècle, l’Etat des Tchagataïdes  s’était divisé en deux, le Mongolistan  nomade,  et le Mawara’un-Nahr, un khanat (ulus) occidental, majoritairement sédentaire. En 1347 le chef de la tribu des Karnau, Kazaghan (Qazghan) assassina le dernier grand khan  des Tchaghataïdes, Kazan (Qazan) et se proclama émir (“gouverneur”).

L’émir Kazaghan et son fils Abdallah ont régné sur l’actuel Ouzbékistan jusqu’à 1360. Après  l’assassinat d’Abdallah, le pays tomba  dans le chaos. Des attaques des nomades du Mongolistan ont affaibli et appauvri le pays.

C’est alors que  le chef de la  tribu mongole turcophone des Barlas, Hadji Barlas, a pris le pouvoir  dans la région. Après la fuite de Hadji Barlas en Perse, son neveu Timour (Tamerlan) devient le chef  des Barlas et en 1370 de tout le pays.

Timour (Tamerlan) et les Timourides

Timour ou Tamerlan  (1336-1405), fils de Mokhammad Taragaï, chef du clan des Barlas est né à Kesh, actuelle Chakhrisabz près de Samarcande. Il était un grand chef de guerre et un protecteur de l’art et des lettres. Il était un lointain parent de  Gengis khan. Même à la fin de sa vie, sans pouvoir plus marcher, il allait toujours au combat en ordonnant à ses hommes de le porter. Timour se maria avec Aldjaï, petite-fille de l’émir Qazghan et devint gouverneur de Kesh dans les années 1360. Il  s’allia avec Amir Hussein, le petit-fils de Qazgan. Aldjaï est morte avant 1370. En 1370 il  devint grand émir de Ma-wara-al-nahr. Sa capitale était  Samarcande. Il fit revivre Samarcande, dévastée en 1220  par les Mongols. Les richesses et les artistes, artisans, savants et lettrés  capturés lors de ses d’innombrables campagnes vers la Haute Asie, le Turkestan Oriental et l’Inde ont été apportés à Samarcande. Il mit fin aux querelles des féodaux. Les  princes russes eurent la possibilité de libérer leur pays des Mongols en 1395 grâce à sa victoire sur l’Horde d’Or. L’Europe conserva la paix grâce à sa victoire près d’Ankara en 1402.  Après le mariage avec la veuve de son beau-frère Mir Husayn,  Saray Mulk Khanum, fille du défunt khan Qazan, il obtint le titre de güregen (“gendre impérial). Elle est mondialement connue sous le nom de  Bibi Khanoum (“princesse aînée”). A Samarcande il y a une  mosquée qui  porte le nom de cette princesse. Amir  Timour est mort le 19 janvier 1405 à Otrar, sur le Syr Daria en se dirigeant vers la Chine. Il est enterré dans le mausolée Gour Emir à Samarcande. Timour fit de Samarcande la plus belle ville du monde de son  époque, un grand centre de commerce avec  une architecture étonnante. D’innombrables palais et jardins ont été construit sous l’ordre de Timour à Samarcande. La science et la culture se développèrent. Le pouvoir était centralisé. Plusieurs villes établit  par Amir Timour  autour de Samarcande portaient  les noms de  Forich-Paris, Chiraz, Sultaniya, Bagdad, Merv.

La diplomatie était développée à l’époque de Timour et Shah Roukh. Il y a des notes dans des documents chinois sur les ambassades de Pékin à Samarcande en 1391, 1395, 1404 et les ambassades timourides en Chine en 1388,1391, 1394, 1412. Amir Timour ordonne à Jean de Syltanie, un dominicain italien de partir à Gênes et il y vint en 1398. Le 17 août 1401, Timour reçut une lettre diplomatique de Charles VI.  Sous l’ordre de Henti III de Castille, Gomes de Satamayor et Hernan Sanchez partirent  pour établir des contacts avec des Ottomans et les Timourides. Ils assistèrent à la bataille entre Timour et Bajazet au printemps de 1402. Timour  les reçut très bien après la bataille.

Une mission diplomatique timouride à la tête de  Muhammad al Ghazi est rentrée  en Castille avec eux

Jean de Syltanie partit en 1403  avec les réponses de Timour aux lettres de Charles VI. La  seconde ambassade de  Henri de Castille comptait dans ses rangs Ruy Gonzales de Clavijio. Son récit de son voyage en Orient le rend célèbre. Après la mort de ce grand conquérant, Shahroukh mit fin aux  querelles fraternelles.  À  l’époque de Shahroukh et sa femme Gawharchadbeguim, leur capitale  Herat  devient un centre  de « renaissance timouride». Les meilleurs architectes, musiciens, miniaturistes et poètes y ont trouvé abri.

Ulugh Beg

Ulugh Beg (Oulugh Beg)  était le fils aîné de Shahroukh et petit-fils de Timour. Son vrai nom  était Muhammad Taragay. Il  naquit en 1394 à Sultaniya (Iran actuel). Shahroukh donna la direction de Samarcande à Ouloughbeg. À  partir de 1411, Ulugh Beg régnera sur toute la Transoxiane. Il aimait  les mathématiques, l’histoire, la médecine, la  musique, la poésie. Il connaissait bien la théologie. Son Ecole d’Astronomie et son Observatoire de Samarcande (1424-1429)  était unique.

Ses tables astronomiques portent son nom « Zij-i-Gurgani ». Il invita à Samarcande de grandes savants de l’époque comme Ali Kuchtchi et l’astronome turc  Qazi Zadeh  Roumi. Avec ces  savants astronomes,  il  détermina les coordonnées de plus de mille étoiles, inventa les calculs nécessaires pour prévoir les éclipses et mesura l’année stellaire avec une très grande précision. Il fit construire  plusieurs madrasas à Samarcande. Sa  médersa (institut) a été ouverte en 1420. Il y  enseigna. Ces savants ont réussi à publier  les Tables astronomiques d’Ulugh Beg. Sa précision resta inégalée pendant deux siècles. Il a été assassiné en 1449 par son fils Abdullatif.  Abdulattif  monta sur le trône. Mais, Il a été lui-même tué en 1450. Ali Quchtchi partit avec une copie des Tables astronomiques à Tabriz, puis à Istambul.  La  médersa d’Ulugh Beg fonctionna  jusqu’au XVII e siècle. Mais dans la seconde moitié du XVe siècle, la médersa d’Ulugh Beg perdit de son importance. C’est à Hérat que le célèbre poète et philosophe ouzbek Alicher Navoi, fondateur de la langue ouzbèke moderne, mena sa vie et son œuvre. L’époque de Shah Rukh (1377-1447), d’Ulugh Beg (1394-1449), de Husayn Baykara(1438-1506) est appelée  « Renaissance timouride ».

Les Chaybanides

Les Chaybanides appartiennent à la  dynastie musulmane mongole descendant de Chayban, fils de Djotchi. Ils se composaient de 15 000 familles et possédaient un petit khanat, (ulus) au sein de la Horde d’Or, appelée Horde Grise, dans l’actuel Kazakhstan. Le chef de la tribu ouzbek, khan Ouzbek (1282-1342) avait converti  à l’islam la Horde d’Or. Le khan Abul-Khayr a pu réunir les tribus nomades des Chaybanides habitant entre Tobol, Oural et Syr-Daris en 1429 sous le  nom d’ Ulus Ouzbek. C’est la première mention du  nom “ouzbek” dans l’histoire. Après la mort de  Abul-Khayr en 1468,  ses neveux, le prince Muhammad Shaybani et  son frère Mahmud fondèrent le khanat ouzbek. Muhammad Shaybani  conquit en 1500 les villes de Boukhara et Samarcande. Il  renversa les Timourides en 1507. Il fut tué en 1510 par les Perses.

Une branche de la dynastie des Chaybanides  fonda le khanat de Khiva. Le khanat Khiva exista  jusqu’en 1920. Bâbur prend deux fois Samarcande ;  mais en 1513, après sa dernière défaite, il retourne vers l’Inde et  fonde la dynastie moghole qui dura jusqu’en 1858. Sous l’ordre d’Abdoulla khan, dans les années 1540, on a construit à Boukhara de belles mosquées et madrasas.  Dans la  seconde moitié  du XVIe siècle, des relations diplomatiques et commerciales s’établissent entre le khanat de Boukhara et  l’Iran, l’Inde, Moscou et la Chine. À  la fin du XVI e siècle, Boukhara devient le centre politique et culturel du Ma-wara-al-nahr .

Les dignitaires de la cour ont assassiné en 1598 le dernier khan de Boukhara et Samarcande Abd al –Mumin, de la dynastie des Chaybanides.  La dynastie d’Astrakhan, les Djanides, descendants de Djotchi, gouverne le khanat de Boukhara à  la deuxième moitié du XVII e siècle. Au XVIe  et XVIIe siècles, la littérature, l’architecture, la peinture se développèrent. L’histoire du khanat de Kokand commence en 1732. D’après une légende Chakhroukhbiy, un des chefs de la tribu Ming était le fondateur du khanat de Kokand. Il  a fait à construire la forteresse Eski Kourgan. Il était le dixième descendant d’un prince nouveau-né. Ce bébé a été laissé  par Bâbur dans un berceau d’or dans la vallée de Fergana. La  tribu l’éleva. À  la fin du  XVIIIe siècle le khanat de Kokand comprenait les terres de Fergana, Namangan, Andijan,Tachkent, Khodjent, du Kirghizistan et du Kazakhstan sud. Le  voyageur hongrois Vambéry mentionne que la superficie de Kokand était 6 fois plus grand que Khiva, 4 fois plus grand que Téhéran, deux fois plus grand que Boukhara. Sous le règne de l’émir Omarkhanla culture et l’art prospéraient dans le khanat et sa capitale. Sa femme Nadirabeguim était célèbre poétesse orientale. Durant l’histoire de son existence le  khanat de Kokand fut gouverné par 29 khans.

Le règne de Bâbur à Ferghana

À l’âge de 12 ans, en 1498, après  la mort de son père Omar Sheikh Mirza, roi de Ferghana, Zahirddin Muhammad  Bâbur, devint souverain de Fergana. Il est né en 1483 et mort en 1530. Il était descendant de Amir Timour par Miran Shah et de Gengis Khan par sa mère. En 1497, il prend Samarcande. Mais  ses nobles se révoltent contre lui et il perd sa conquête. Il tenta  à reprendre Samarcande. Mais Muhammad Shaybani, le khan des Ouzbeks le chasse en 1501. En 1504, Bâbur  et ses  quelques troupes fidèles traversèrent l’Hindu-Kush,  prirent  la ville de Kaboul. Il devint  le roi d’un riche royaume.En  1510 Muhammad Shaybani est mort. Après sa mort, Bâbur prit en 1511  Samarcande avec l’aide du turkmène Ismail Safavi. Mais en 1514,  les khans ouzbeks le chassent . Après son retour à Kaboul, Il conquit l’Inde du nord et fonda la dynastie des Moghols. Cette dynastie régna jusqu’à l’arrivée des Anglais. Bâbur  est mort à Agra en 1530. Ses « Mémoires » sont universellement connues. Il  est la fierté nationale des Ouzbeks.

Les trois khanats 

Trois khanats existaient sur le  territoire  de l’actuel Ouzbékistan entre 1512-1920.

Khanat de Khiva est appelé aussi « État de Khorezm ». Il était le plus ancien des trois khanats ouzbeks. À cause du changement du cours de l’Amou-Daria (Oxus) en 1598  sa capitale  Gourgandj (Ourguentch) perdit sa place et Khiva devint sa capitale . En 1873,  il devint un protectorat de  l’empire russe .

Khanat (Émirat) de Boukhara

Le Khanat de Boukhara  existait aussi sur le territoire de l‘Ouzbékistan entre 1599-1920. C’était un État centrasiatique persophone. Sa capitale était Boukhara. Samarcande était sa partie composante.

La dynastie des Djanides a régné sur le khanat de Boukhara de 1599 à 1785. Les représentants  de la dynastie des Djanides ont fait construire  deux madrasas, Sherdor et Tillakori sur  la place du Registan à Samarcande  entre 1646 et 1660.

Le chah de Perse, Nadir Shah a envahit  le khanat de Boukhara en 1785. Et le  khanat devint  « émirat ». En 1868, l’Émirat de Boukhara devient un protectorat de Russie.

Khanat de Kokand

Le Khanat de Kokand se trouvait  au cœur de  la vallée de Fergana dans l’Est de l’Ouzbékistan. Il  existait entre 1709 et 1876  et  se composait d’une partie des terres de Tadjikistan et Kirghizistan. Les tribus nomades des Kirghizes et des Kazakhs du Kazakhstan oriental étaient sa vassale. Au début XIX e siècle,  Tachkent était sous la domination du khanat de Kokand. En 1876 Kokand a été envahit par l’armée russe .

Sous l’empire russe

À cause des  querelles fratricides entre les trois khanats, dans la première moitié du XIX e siècle, le pays s’appauvrit, l’économie tomba en décadence et les Russes eurent  l’opportunité d’envahir l’Asie centrale. La Russie conquit d’abord les tribus nomades Kazakhs en 1864, ensuite Tachkent en 1865, puis  les khanats de Boukhara et de Khiva  en 1873. En mars 1876,  le  khanat de Kokand  tomba  aux mains des Russes.  La résistance  acharnée et héroïque de Pulad Khan ne put arrêter les troupes des généraux russes von Kaufman et Skobelev.  Malgré cette lutte acharnée tous ces khanats tombèrent  l’un après l’autre.  Les khanats de Boukhara et de Khiva, devinrent protectorats russes en 1868. Toute l’Asie centrale occupée  par la Russie est appelé  Gouvernement général du Turkestan. En 1867 Tachkent devient sa capitale .

Les peuples du Turkestan souffraient de la tyrannie. Les envahisseurs  opprimaient  le peuple local. Fergana se révolta en 1885, Tachkent en 1892 et Andijan en 1898. Les peuples de l’Asie centrale n’avaient pas de droits civils et politiques. En 1898, le héros national,  Mukhammadali Echon  dirigea la révolte en Andijan. Mais les forces n’étaient pas égales. Les Russes ont écrasé cette révolte, ont puni les participants et ont détruit les villages. Mukhammadali Echon et ses disciples furent pendu et 362 personnes exilées en Sibérie.

Les Russes contrôlaient la production et la distribution du coton au Turkestan. En 1916, un  décret  de conscription  de mobilisation des musulmans dans les unités non combattantes sur le front oriental devient la cause de  la révolte des Ouzbeks. Mais ce soulèvement a été étouffé sévèrement par les Russes. Les Russes et les Ukrainiens s’établirent  dans l’actuel Ouzbékistan. Cette époque est caractérisée par la modernisation des villes centrales de l’ Asie centrale et  à apparition des parcs, des hôtels, des théâtres, de l’éclairage, du téléphone et des chemins de fer.

L’époque soviétique

En février 1917,  a eu lieu la première révolution sociale-démocrate de Moscou. En critiquant la répression tsariste et promettant l’autodétermination, elle gagna le soutien populaire en Asie centrale. Mais elle ne tint pas promesse. Dès mars 1917 apparurent les syndicats. Les bolcheviks s’emparèrent  du  pouvoir en Russie  le 7 novembre 1917.

Le  III e congrès des Soviets a eu lieu du 15 au 22 novembre. Son but était de former le gouvernement  des Soviets. Selon la décision de ce congrès, les musulmans ne devaient pas participer aux fonctions du gouvernement. Ce coup d’Etat inspira les  peuples de l’Asie centrale. En 1917 est né un Etat indépendant à Kokand.

Le but de ce gouvernement était de construire un Etat panturque fort et indépendant en Asie centrale. La  modernisation du pouvoir religieux, l’occidentalisation et l’éducation du peuple étaient ses principes essentiels. Cet Etat exista 72 jours. Le 21 février, l’armée rouge des bolcheviques écrasa cet Etat dans le sang. Plus de 14.000 Kokandis ont été exterminés  après la prise de la ville. Le peuple ouzbek n’oublie jamais ses héros.

Les bolchéviks fondèrent la république autonome soviétique de Turkestan (TASS) en 20 avril 1918. Cet Etat ne défendait pas les intérêts du peuple local. Il servait aux bolchéviks.  On souffrait de la faim dans les villes. Les bolcheviques  réquisitionnaient  la nourriture, le bétail, le coton, la terre. Les peuples haïssaient les bolcheviques. Le mécontentement du peuple provoqua une guerre civile pour la liberté du pays. Cette guerre est appelée « le mouvement des « Basmatchi ». Kichik Ergach, Katta Ergach, Madaminbek, Chermukhammadbek, Xolxoja echon, Omon polvon, Rakhmonkoul Toychi, Aliyorétaient étaient à la tête de la rébellion des « basmatchi » (brigands en ouzbek) à Ferghana. Le nombre total des basmatchis en Ferghana était de plus de 24.000 personnes. Mais parmi eux il y avait aussi ceux qui pillaient, faisaient régner la terreur, compromettaient le mouvement de libération.

L’émir Alim Khan de Boukhara  déclara « la guerre sainte».  En 1920, Frounze s’empare de Boukhara et de Khiva. L’émir s’enfuit en Afghanistan. En octobre 1920 est née la république soviétique populaire de Boukhara. L’ancien ministre de la guerre de l’Empire ottomane Enver Pasha était à la tête de la rébellion des « basmatchi » à Boukhara.  Sous la direction d’Enver Pacha, les basmatchis ont mené une guerre de libération jusqu’aux années trente. Ils  ont été écrasés par l’Armée Rouge. En 1922, Enver Pacha meurt  les armes à la main dans les montagnes du Pamir. En 1923, la république soviétique populaire de Boukhara a été transformée en république soviétique socialiste de Boukhara. En 1923,  est née la république soviétique socialiste de Khorezm.

En 1924, le Khorezm se souleva contre les bolcheviks. Mais ceux-ci réprimèrent la révolte. Le mouvement de « basmatchi » lutta contre les Russes jusqu’en 1940.

Le commerce et  la production agricole déclinèrent. On souffrait de la faim.  Plus d’un million de personnes  ont été  victimes des famines manipulées par Staline. Staline organisa des purges contre tous les chefs du parti, des intellectuels, des démocrates et des nationalistes.

En 1924 une commission soviétique  des frontières sous l’égide du commissaire pour les Nationalités de l’époque, Joseph Staline  fixa les contours des Etats. Le 27 octobre 1924 est née  la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan. La République socialiste soviétique d’Ouzbékistan  comprenait  une partie du Turkestan, la république de Boukhara, la république de Khorezm et la république autonome soviétique tadjike. La république autonome soviétique tadjike  devient  république fédérée en 1929. La  république autonome de Karakalpakie est séparée de la RSS du Kazakhstan  en 1936 et devient une partie composante de la RSS d’Ouzbékistan.

Sous Staline

Les années 1937-1938  sont les années des « Grandes Purges » staliniennes. Selon la politique de Staline, on se débarrassait des chefs du parti et des intellectuels. L’ancien  premier ministre Faïzoulla Khodjaïev, les poètes et intellectuels comme Fitrat, Tchoulpon, Usmon Nosir, Abdoulla Qodiri, Gozi  Yunus, Makhmoud Botou,  Munavvar Qori Abdourachidkhonov, Saïd Rizo Alizodasont sont les victimes de ces purges. La plupart des mosquées et des églises furent fermées, détruites. Plusieurs mollahs et des prêtres étaient exécutés et envoyés au Goulag.

Pendant la  Seconde Guerre mondiale, l’Ouzbékistan accueillit plus d’un million de personnes et 200.000 enfants. Les familles ouzbèkes adoptèrent des milliers d’enfants, orphelins de guerre. Des usines et des fabriques  furent évacuées en Ouzbékistan. Après leur reconstruction on y produisait des avions, des bombes, des armes pour le front. L’Ouzbékistan  envoya au front des produits alimentaires, des vêtements, de l’argent. Le peuple ouzbek a donné  650 millions de roubles. Bon nombre des citoyens ouzbeks sont devenus des héros à titre posthume. Les exploits de Mamadali Topiboldiev, Zebo Ganieva, Sora Choukourova et  beaucoup d’autres  resteront pour  toujours dans la mémoire du peuple ouzbek. En 1943, Staline accusa faussement les Allemands de la Volga et autres minorités d’URSS de sympathie pour l’envahisseur allemand, et les a fait  déportés en Ouzbékistan. Plus de 500.000 Ouzbeks sont perdus et disparus pendant cette guerre. La contribution des peuples  de l’Ouzbékistan à la victoire du 9 mai est très grande.

Après la guerre

À la fin des années 1960, les  femmes  ne portaient plus de tchador. Les filles étudiaient au même titre que les garçons. En février 1956, le XX ͤ congrès des Soviets critiqua l’oeuvre de Staline. L’époque de Khrouchtchev était  l’époque  de la démocratie  qui dura jusqu’au milieu des années 1960. En 1964 Brejnev devient le chef d’Etat. Il demandait toujours de coton. Des milliers d’employés qualifiés de toute l’URSS s’installèrent en Ouzbékistan dans les années 1960-1980.

La Conférence  indo-pakistanaise  se passa le 4 janvier 1966 à Tachkent. Grâce à cette conférence, ces deux pays ont rétabli des relations diplomatiques. Un tremblement de terre  a détruit  Tachkent  le 26 avril 1966. Selon un vaste programme de reconstruction toutes les républiques soviétiques ont construit beaucoup de bâtiments. Mais Moscou décida de donner 20% des appartements aux russophones. Cette décision provoqua le mécontentement local en mai 1969, qui est  appelé « l’incident de Pakhtakor ». Après 1966, Tachkent devient  la ville la plus peuplée et la plus moderne de l’Asie centrale. Le Festival international des films d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine se passait à Tachkent  dans les années 1960-1980.

Affaire du coton

L’Ouzbékistan était 4producteur et du 2e exportateur du coton au monde à l’époque soviétique.

Sous l’ordre de Moscou  on a  cultivé intensivement le coton dans les  années 1960-1980. Moscou exigea la  production de 6 millions de tonnes de l’« or blanc » ouzbek. L’utilisation démesurée  d’engrais  chimiques et de défoliants a empoisonné  les sols et les eaux. L’usage des eaux des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria pour l’irrigation devint  la cause de  l’assèchement de la mer d’Aral. La surface de la  mer diminua ainsi de moitié en 40 ans.

Moscou demandait  encore plus de coton. Fin  1983, Charof Rachidov, premier secrétaire du PC de l’Ouzbékistan  mourut d’une crise cardiaque. L’Etat ouzbek subit une grave crise. Les investigateurs Gdlian et Ivanov sous  l’ordre de Gorbatchev, premier secrétaire du PC  de l’ex URSS , ont révélé  une affaire juridique, dite « l’affaire ouzbek » en mars 1985. Cette « affaire de coton »  est la cause de la tragédie des milliers de simples et innocents paysans, conducteurs des tracteurs, arrêtés sans jugement du tribunal. Après la mort de Rachidov, plus de 2 600 personnes sont arrêtés et jugés, 50 000 fonctionnaires ont perdu leurs places. Presque tout  l’appareil d’État ouzbek a été remplacé. Le contrôle direct de Moscou se durcit. Moscou changeait selon son désir et caprice  les dirigeants ouzbeks jusqu’en 1990. Ousmankhodjaev en 1983, Salimov en 1983-1986,  Nichanov  en 1986-1988, Khabiboullaev en 1988-1989, Ibraguimov  en 1989-1990. Cette « affaire de coton » et ces accusations fausses ont  causé beaucoup de malheur au peuple ouzbek. La monoculture du coton, la misère, une attitude dédaigneuse envers le peuple ouzbek, le désastre de la mer d’Aral, l’inégalité blessaient la fierté nationale et étaient la cause des conflits ethniques dans la vallée de Fergana.

Rachidov est considéré comme un dirigeant qui a beaucoup fait  pour  le développement de la république. Il a pu obtenir de Moscou une certaine autonomie au profit de l’Ouzbékistan. Il a fait construire  plusieurs ensembles architecturaux, le magnifique métro  à  Tachkent. Il est considéré par les Ouzbeks comme la gloire nationale.

L’armée Rouge et l’Afghanistan

En 1979,  sous l’ordre de Brejnev, l’armée rouge envahit l’Afghanistan  pour aider à un régime communiste.  Beaucoup de jeunes Ouzbeks, de Turkmènes et  de Tadjiks, enfants de l’Ouzbékistan furent appelés sous les drapeaux de l’armée soviétique. Cette guerre dura dix ans et coûta la vie à 15 000 soldats soviétiques, y compris d’Ouzbeks, et à plus d’un million et demi d’Afgans. Dans l’armée soviétique  on  maltraitait  les recrues ouzbèkes. Ce fait souleva un mécontentement dans la république. Les protestations contre le service militaire des Ouzbeks hors d’Ouzbékistan ont eu lieu. Le 15 mai 1988 l’armée soviétique se retira d’Afghanistan. Cette guerre causa le malheur à beaucoup de familles. En 1989, Islam Abduganiyevich Karmov devient premier secrétaire du PC d’’Ouzbékistan.

La fin de l’URSS

L’Ouzbékistan était défenseur du maintien de l’URSS pendant  la perestroïka et la glasnost. La  majorité d’Ouzbek ont répondu “oui” au référendum sur le maintien de l’URSS en 1991.

Neuf des quinze républiques soviétiques (dont l’Ouzbékistan) ont accepté  un nouveau traité selon lequel quinze républiques soviétiques devaient être souveraines au sein d’une fédération avec un  président, une politique étrangère et militaire communs. Mais le 18 août 1991 a eu lieu le putsch de Moscou qui changea tout.  La Russie déclara son indépendance. L’Ouzbékistan a déclaré  aussi son indépendance  le 31 août 1991. On célèbre le jour de l’indépendance  le 1er septembre. A ce référendum  presque tous les Ouzbeks étaient  pour l’indépendance. Le slogan politique  était  » Le peu que les Russes nous ont donné, nous l’aurions obtenu tôt ou tard, mais la grandeur dont ils nous ont dépossédés ne nous reviendra jamais ».

L’Ouzbékistan aujourd’hui

Dès l’indépendance, l’État ouzbek établit des relations diplomatiques avec tous les pays étrangers. On accomplit  de grands travaux de reconstruction urbaine et routière. La langue ouzbek devient la langue officielle et langue d’Etat.

Le 21 décembre 1991 l’Ouzbékistan devient membre adhérent à la Communauté des Etats indépendants (traité d’Alma-Ata). Cette Communauté des Etats indépendants regroupe  12 des 15 anciennes républiques de l’URSS.  Le 2 mars 1992 l’Ouzbékistan devient le membre de l’ONU, de l’UNESCO. Le 27 janvier 2006 elle intègre la Communauté économique eurasienne. La République d’Ouzbékistan est membre de l’ONU, de l’OSCE, de l’INESCO, de l’OMS, de l’Organisation mondiale du tourisme, etc. Le 15 juin 2001, elle devient membre fondateur de l’Organisation de coopération de Shanghai. Elle est intégré aussi à l’Organisation du Traité de sécurité collective le 15 août 2006. Le  18 mai 2007, le gouvernement ouzbek adhère  à l’Accord de coopération sur  d’exécution des peines pénales au sein de la Communauté économique eurasienne. En novembre 2008, l’Ouzbékistan suspend sa participation à la CEEA. 165 États ont reconnu l’Ouzbékistan. 103 Etats ont établi des rapports diplomatiques avec elle. Plus de quarante missions diplomatiques fonctionnent à Tachkent.

La peine de mort est abolie en Ouzbékistan depuis le premier janvier 2008.