Art de l’Ouzbékistan

Les artisans transmettaient les secrets  des métiers d’art de génération en génération.

Les objets de cuivre ciselé, tapis de Boukhara et de Khiva décorent les palais de nombreuses capitales européennes et les appartements  des gens. Des suzanés  sont  d’originales tapisseries murales couvertes de broderies en fils de soie qui frappe votre imagination. Les doppi ou qalpoq sont les coiffes nationales ouzbeks. Les Russes les appellent tubétéïkas. Les doppide Chakhrisiabz ont une grande renommée.Ces coiffes richement brodées ont remporté une médaille d’or à une exposition parisienne.

Les arts appliqués de l’Ouzbékistan sont populaires depuis l’antiquité. Les œuvres des arts appliqués de l’Ouzbékistan se différencient par leurs formes et par leur décoration.

Stuc

L’architecture, le stuc, le bois,  la pierre, l’architecture décorative  occupe une grande place dans l’art populaire des artisans de l’Ouzbékistan. Samarcande, Boukhara, Khiva et d’autres villes de l’Ouzbékistan sont mondialement connues par leurs  monuments d’architecture. Ces monuments anciens conservent les traces de la maîtrise professionnelle des peintres, architectes, calligraphes, graveurs et potiers.

Sculpture sur bois

Les supports de livre, coffres, armoires, buffets, baguiers, plumiers, tables basses, instruments de musique sont les objets d’usage courant en  bois sculpté.

La sculpture ornementale en relief utilisait  toujours les motifs géométriques et végétaux.

La sculpture sur bois se divise en trois styles : bagdadi, islimi et pargori. Chaque groupe se diffère selon  les motifs ornementaux,  les compositions et  la technique de la sculpture. On utilise les arbres comme noyer, platane, orme, genévrier, mûrier, peuplier, abricotier et le bois importé: hêtre, chêne, pin pour  la sculpture sur bois. Les tables rondes et polyèdres, tabourets, paravents, tables de nuit, cadres, coffrets, supports de livre armoires, buffets, baguiers, plumiers et d’autres  objets décoratifs sont ornés de la peinture sur bois.

La peinture

La peinture nationale de l’Ouzbékistan se développe il y a beaucoup de siècles. La peinture médiévale de Samarcande est raffinée, majestueuse et solennelle. Les 14-15 siècles sont les siècles de  la renaissance de l’art plastique. Les peintures de paysage des mausolées de Samarcande gardent  leur originalité. Les portraits de souverain, de ses femmes, ses fils et ses compagnons d’armes sont présentes devant les  palais d’Amir Timour. Les œuvres de l’école de la peinture de Samarcande  sont proches de celle de Hérat.

Les illustrations du traité d’Al Soufi au environ de 1437 (La bibliothèque Nationale de Paris) ; une miniature avec le portrait d’Ouloughbek (Galérie Frir, Vachington) ; les miniatures de « Khamsa » d’Alicher Navoï 1446-1447 (Istanbul,Topkapu saray) en sont des exemples.

L’art de la miniature à Samarcande et à Boukhara se développa aux 16 et 17ème siècles.

L’islam défendait de dessiner les êtres vivants.

La peinture ouzbeke commence à se développer dans les années 1930. Ural Tansikbayev est un des premiers peintres de l’Ouzbékistan. L’art du portait et du paysage se développe dans les années cinquante. Les peintres comme U. Tansikbayev, N.Karakhan, R. Timourov, A.Abdoullayev, C.Abdoullayev, V.Evenko, M.Nabiyev, V.Jmakin, R. Fadeyev, R.Akhmedov, M.Saidov, N.Kuzibayev sont  les célèbres peintres ouzbèkes de cette époque. Les  portraits de R.Chariyev, B.Babayev  ont eu  une renommée dans les années soixante-dix. Après l’indépendance de l’Ouzbékistan  la peinture ouzbeke a connu  un nouvel essor. Beaucoup de jeunes peintres sont apparus. Les peintres comme L.Sadreddiniv, F.Tachmukhamedov, S.Seityagueev, K.Tursunov, T. Turgunov, T. Kuziyev, T. Xalmirzayev sont connus par leurs œuvres.

Fresques

Les archéologues ont découvert  sur le territoire de l’Ouzbékistan des fresques, des sculptures ornementales antiques et du moyen âge. La peinture ornementale et la sculpture en relief commencent à se développer depuis les 9-10 ème siècles. Des compositions ornementales d’artisans sont arrivés  jusqu’à nos jours. Naqqoche est l’artisan des fresques ornementales. Il est le spécialiste de la sculpture sur stuc et sur bois. Les naqqoches de Boukhara du 19ème siècle avaient une grande renommée. Actuellement les artisans de Samarcande, Tachkent, Khiva sont connus en Ouzbékistan.  Dans nos jours la dynastie de Saidmakhmoud  Narkouziev utilise avec succès le  style de la fresque de Ferghana.

Miniature de laque

La miniature des motifs végétaux  orne les objets en papier mâché comme les plumiers, reliures, échecs, coffrets, boîtes. On rapporte la miniature sur l’apprêt par les petits pinceaux en utilisant les teintures d’or ou de bronze en feuille ou en poudre.  On  prépare des vernis et des teintures pour le papier mâché selon  des recettes variées et composées.
La fabrication du papier mâché et de la miniature de laque est connue en Ouzbékistan depuis des temps immémoriaux. Surtout l’école de Samarcande est célèbre au 14ème siècle. Au mausolée Gour Emir et à la mosquée Bibi Khanoum, on a trouvé des médaillons en papier mâché authentiques des décors intérieurs de ces monuments. La coupole intérieure du mausolée Gour Emir est décorée par 998 éléments en papier mâché dorés. 112 éléments authentiques ont été utilisés comme modèles dans les travaux scrupuleux de restauration.

Tabatières

Les Ouzbeks fabriquent beaucoup d’objets d’usage courant en coloquintes, surtout les tabatières – “nosqovok”. Elles se différent  par leurs  formes, leur grandeur et  leur décoration. On utilise la teinture, le polissage, la garniture par le métal précieux et les pierres précieuses et semi-précieuses dans la fabrication des tabatières.

Céramique

La céramique occupe une place spéciale dans les arts appliqués de l’Ouzbékistan. Sur le territoire du pays les archéologues ont découvert des spécimens de céramique de la haute antiquité. Ce sont les plats, bols, vases, cruches, jarre des toutes  formes. Il sont commodes pour l’usage et en même temps se distinguent par leur finesse. Pendant des siècles les habitants de notre pays utilisaient les poteries. La céramique de l’Ouzbékistan se caractérise par la haute qualité, la beauté des formes, le dessin ornemental, l’harmonie des couleurs. La céramique du pays se divise en deux groupes : la terre cuite sans glaçure et la céramique glaçurée.

Les centres de céramique de l’Ouzbékistan sont : Guijdouvan, Chakhrizabs, Samarcande, Tachkent, Richtan, Khorezm. Ces dernières dizaines d’années, les poteries de Gouroumsarai, Denaou, Tchimbai, Karakalpakistan ont pris une nouvelle essor. La céramique de ces centres est divisée en deux groupes selon les couleurs: bleue – blanche – verte et verte – brune – jaune.  On choisit des couleurs selon les possibilités techniques. Au Ferghana et au Khorezm on utilise la glaçure alcaline, donc  les couleurs bleue – blanche – verte donnent des nuances éclatantes et belles. Les couleurs verte – brune – jaune se décomposent sous la glaçure alcaline. A Tachkent, Samarcande et Boukhara on utilise la glaçure de plomb, les nuances des couleurs verte – brune – jaune sont très belles. Les secrets de la céramique sont transmis de père en fils.

Couteaux

Les couteaux avec des lames pointues des artisans de l’Ouzbékistan sont connus dans le monde entier.

Les appliques en métal, la broderie, l’application et la miniature décorent leurs gaines en cuir.

On nomme ces couteaux “gouldor pitchok” qui signifie “le couteau décoré”. Ils sont de divers  formes. On peut voir des couteaux  avec des lames étroites ou larges, droites ou courbes, avec des poignées entières ou composées, en bois ou en os, incrustées ou peintes. Les centres de la production des couteaux sont Tchoust (Fergana) et Khiva (Khorezm).

Tissus

L’art de la fabrication de tissu de l’Ouzbékistan a aussi des racines antiques. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle dans beaucoup de villes et de villages comme Marguilan, Namangan, Boukhara, Andijan, Samarcande, Kitab, Guijdouvan, Ourgout, Becharyk et beaucoup d’autres on fabriquait des tissus artisanaux variés : de coton, de soie, de mi-soie, avec le dessin et sans, de l’armure composé et simple. On les utilisait pour la fabrication des vêtements et pour la décoration des habitations. Les tissus les plus populaires étaient : les velours de coton et de soie; les reps en moire; les foulards de soie délicats et légers; les atlas multicolores; les couvertures avec des arabesques douces. Les procédés de l’ornementation étaient différents. Les bekassam et les khan atlas étaient des marchandises les plus renommées en Orient. Mais sous les bolchéviks (1917) on a fait travailler les femmes « libérées » dans les champs de coton  en interdisant la pratique du tissage. Cet  artisanat a été interdit jusque dans les années cinquante. Dans les années cinquante, les soviétiques  ont commencé à produire des soieries industriellement dans la vallée de Fergana. Après l’indépendance, le gouvernement ouzbek encourage avec beaucoup d’attention à la fabrication de tissu. Actuellement on utilise  les anciennes techniques traditionnelles de fabrication. Les fils sont colorés avant le tissage. Les étoffes sont tissés à la main. Des symboles ancestraux de forme géométriques et florales, des tulipes, poivres, pavots, papillons, queue de paon, des scorpions, serpents, grenouilles, animaux protecteurs contre le mauvais œil sont les motifs des khan-atlas.

Selon une légende sur l’origine des tissus ikatés, un jeune homme aimait une princesse. Le père de la princesse, khan du pays avait promit sa fille en mariage à celui qui  tisserait le plus beau et unique tissu du monde. Le jeune homme tissait jour et nuit des tissus plus beaux les uns que les autres. Mais ils ne plaisaient pas au  khan. L’amoureux  a tant tissé que le sang coula de ses doigts. Le jeune homme désespéré voulu se noyer dans le grand lac. Tout à coup il aperçut que son sang  se mélangea à l’eau du lac. Son sang entremêlé au reflet des arbres et au bleu du ciel donna une image si harmonieuse et extraordinaire qu’il décida de les reproduire dans ses tissus.

Il apporta ce tissu incomparable au khan. La beauté de ce tissu était sans égal.

Le khan émerveillé donna la permission au mariage du jeune homme avec la princesse.

Toiles imprimées

Les femmes brodaient des années d’immenses panneaux de tissus. Elles brodaient de longues bandes et après elles les assemblaient. Les points de broderie les plus utilisés sont : le bosma (point satin), le yurma (chaînette), l’iroqi (point de croix), le khamdouzi (point satin doublé). On utilise les suzani et oypalak comme panneaux muraux.

Il est très étonnant de voir dans les suzani et oypalak  le cercle, symbole zoroastrien de l’univers dans un rectangle. Des protecteurs contre le mauvais œil comme des serpents, grenouilles, coqs, scorpions sont aussi les motifs de broderie des suzanis.

La fabrication des toiles imprimées était largement développée entre les peuples de l’Asie centrale. On utilisait dans la vie quotidienne des Ouzbeks les nappes, rideaux, couvertures, foulards, tissus pour les robes, les caparaçons de cheval, et même les linceuls. Les artisans de cet art de Boukhara étaient renommés.On fabriquait aussi des articles excellents dans les autres régions.

Les articles brodées ornaient les maisons et les objets d’usage. La broderie avait une attention particulière. Les Ouzbeks portent encore les vêtements nationaux de fête et de tous les jours avec de la broderie.

Depuis 19 ème siècle, Boukhara, Nourata, Chakhrizabs, Samarcande, Djizak, Tachkent, Fergana deviennent des centres de broderie selon des styles locaux. Cet art était considéré comme un travail de femme.

Broderie en or et en argent

Avec les fils en or et en argent on brodait des robes, turbans, calottes, chalvars, chaussures pour les hommes et les femmes. La broderie en or avec la moucheture de pierres fines ou des pièces en métal ornait les objets de la décoration des palais, des caparaçons de cheval et des chabraques. La composition et la technique de la broderie en or sont renommées en Ouzbékistan. Auparavant on coupait les dessins sur la peau mégie, ensuite on les fixait sur le tissu et on cousait avec les fils d’or et d’argent. Il existe plus de 30 coutures différentes. Boukara et Samarcande sont des centres de la broderie en or et en argent.

Tapis

La tradition de la fabrication des tapis en Ouzbékistan est ancienne. Selon les trouvailles des archéologues au delà de l’Ouzbékistan, on peut supposer que les habitants de ce pays tissaient les meilleurs tapis même au VIe siècle avant J.C. On nomme les tapis de cette époque les tapis bactriens. Dans les miniatures de Boukhara et de Samarcande du XVIe siècle on peut voir ces tapis.

Généralement, les tapis portent le nom de leur origine ou de leur lieu de vente. Par exemple les tapis de Boukhara. On vend ces tapis au bazar de Boukhara, mais ils sont fabriqués par les tribus turkmènes. Boukhara était un de plus grands centres  de vente de tapis en Asie centrale. Ces sont des femmes et des jeunes filles qui fabriquaient  les tapis. Les techniques se transmettaient de mère à fille. Avant on considérait qu’il fallait 25 années d’expérience pour devenir une tisserande accomplie. Les femmes des villages de l’Ouzbékistan fabriquent des tapis à points noués. On garde et développe les traditions de la fabrication des tapis en Ouzbékistan. Les tapis d’Ouzbékistan se subdivisent en trois groupes : en poil long, en poil court et en tapis tissé.

Cuir

Le traitement du cuir est connu depuis l’antiquité. Les tribus sédentaires et nomades avaient toujours besoin des produits en cuir pour les vêtements, chaussures, équipements militaires et de chasse, ustensiles de ménage, objets de route. Les peaussiers savaient des recettes  de la fabrication de cuir, du tannage par les colorants naturels. On produisait les cuirs élastiques et beaux. Les peaussiers de Boukhara et Samarcande fabriquaient le chagrin des peaux d’âne et de cheval; le maroquin de couleur des peaux de chèvre et de brebis; le youfte des peaux des bovins; le cuir d’œuvre des peaux de mouton. Le maroquin et le youfte étaient décorés par l’estampage impressionnant. L’ estampage était utilisé pour la fabrication des malles, des coffres, et des porte-monnaie et ceintures.

Bijouterie

La bijouterie ouzbèke a aussi des racines très antiques et elle n’a pas perdu de son importance de nos jours. Des pierres précieuses comme le rubis, émeraude, saphir, perles, turquoise, cornaline, jaspe, corail ornaient les œuvres en or et en argent. La bijouterie ouzbèke comprend les bracelets, diadèmes, pectoraux, boucles d’oreilles, pendentifs, anneaux pour le nez, colliers, amulettes en argent ciselé, doré à l’or et incrustés de pierres semi-précieuses.